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Compliance players #3 - Faustine fleuret


Quel est ton parcours et comment as-tu été initiée au crypto ?

J'ai commencé mon parcours à l’AMF. J'ai eu l’opportunité, lors de cette expérience, de développer l’expertise crypto de l’association en fondant le 1er groupe de travail entre acteurs financiers

classiques et crypto. L'objectif était de répondre aux réflexions lancées par l’AMF sur l’encadrement de ces nouveaux marchés.


J'ai ensuite intégré Consensys où j’ai mené des missions de consulting sur ces sujets auprès

notamment d’institutions et d’autorités publiques.


Je rejoins l’Adan à sa création en 2020. Plus tard en 2021, je suis nommée directrice générale et élue présidente de l’Adan.


Comment tu œuvres au développement du cadre normatif des cryptos ?

Les actions que nous menons se déclinent en 2 temps :

  • Phase en amont : Nous participons aux consultations publiques et échangeant régulièrement avec les institutions, autorités et élus tant au niveau européen que national. L'objectif étant d’être bien ancré pour représenter au mieux les intérêts de l’écosystème cryptos auprès de ces acteurs dit “traditionnels”

  • Phase en aval : nous assurons un accompagnement pédagogique au service des membres de l’association concernant le cadre qui leur incombe (exemple : le guide pédagogique sur le PSAN et la LCBFT)

Quels sont les enjeux réglementaires à venir selon toi pour l’écosystème crypto ?

Un enjeu majeur à venir est celui de l’harmonisation du cadre réglementaire au niveau européen.Celui-ci matérialisera avec le règlement MICA1 qui devrait entrer en application d’ici 2024 voire 2025.


Nous en connaissons à date la teneur dans les grandes lignes (interdiction du minage de bitcoin annulée, mise en place d’une procédure d’agrément très inspirée de celle en France, obligations d’informations des émetteurs et des PSAN sur l’impact environnemental des cryptos mis à disposition...) mais le texte reste à stabiliser avant qu’il ne soit adopté par le conseil de l’UE puis le parlement UE.


MICA2 devrait par la suite compléter ses premiers éléments en apportant notamment des lignes directrices sur la DeFi (Finance Décentralisée) et un cadre ad hoc sur les NFT.


Selon toi quels sont les principaux enjeux auxquels sont confrentés les PSAN dans leursdemandes d’enregistrement ?

Pendant la demande d’enregistrement :

  • Le délai : les demandes d’enregistrement peuvent prendre entre 6 et 24 mois ce qui requiert de la patience et une projection mesurée

  • Le dispositif LCBFT : le régulateur a de fortes attentes sur ce volet et c’est à ce titre que les PSAN se font souvent accompagner par des experts pour sécuriser la demande de ce qui implique un budget à allouer.

Une fois l’enregistrement validé :

  • La relation avec les autorités : une relation étroite se forme avec les autorités ce qui implique des sollicitations fréquentes voire des contrôles.

  • Effectifs conformité : les dispositifs de conformité doivent être mis en œuvre au quotidien ce qui implique de correctement dimensionner les équipes dédiées.

  • Compte bancaire : même si l’enregistrement est censé faciliter l’accès aux comptes dans les faits, certains ont encore de difficultés. Il peut être à ce titre utile d’identifier en amont les établissements bancaires les plus coopératifs avec les PSAN.

Peux-tu nous donner une idée des initiatives en cours dans l’écosystème pour tendre vers du minage moins énergivore ?

L'écosystème a bien conscience des enjeux environnementaux du minage et œuvre dans ce sens pour une amélioration continue. On peut notamment citer les initiatives suivantes :

1. L’utilisation croissante des énergies renouvelables pour le minage ce qui réduit l’impact

environnemental de cette activité

2. Le recyclage et conversion du méthane des sites de production pétrolière pour le minage

3. Le merge d’Ethereum pour passer du proof of work au proof of stake , un protocole moins

énergivore.

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